
Riquet à la Houppe – Amélie Nothomb – livre 09/2016
Amélie Nothomb et Riquet à la Houppe.
« Ce que j’adore dans « Riquet à la houppe », c’est qu’il s’agit du seul conte de Perrault qui comporte deux parties. Tous les contes de fée se terminent généralement sur une histoire d’amour qui commence, mais ils narrent toujours soit l’histoire du prince, soit celle de la princesse. « Riquet à la houppe » raconte les deux, comment le destin du prince et de la princesse vont converger l’un vers l’autre. Dans mon livre, le premier chapitre correspond à l’enfance du prince, je vous livre ici le deuxième: l’histoire de la princesse. » (Amélie Nothomb).
Voici un extrait de « Riquet à la Houppe
« Sur l’autre rive de la Seine, un jeune couple nouvellement établi non loin de la gare d’Austerlitz mit au monde une petite fille. Le père s’appelait Lierre, la mère s’appelait Rose. Ils nommèrent le bébé Trémière.
– Vous êtes sûrs de ce prénom ? interrogea l’infirmière.
– Oui, dit l’accouchée. Mon mari porte un nom de plante grimpante et moi celui d’une rose. Une rose qui grimpe, c’est une rose trémière.
Découragée face à une telle détermination, l’infirmière inscrivit Trémière sur le bracelet. Au moment de le nouer autour du poignet, elle regarda le visage de la petite et ne put retenir un cri :
– Que tu es belle !
Trémière n’avait pas la figure rouge et chiffonnée des nouveau-nés : sa tête était lisse et blanche comme une fleur de coton, aucune convulsion ne secouait ses traits de poupée de porcelaine.
Les gens qui vinrent effectuer leur visite de politesse à la maternité furent aussitôt sous le charme.
– Vous l’avez bien réussie ! dirent-ils aux parents, émerveillés d’un succès si facile.
Il y eut quelques fâcheux pour déplorer le prénom, mais ils concluaient toujours ainsi :
– Bah ! Elle est si belle que n’importe quel prénom lui irait.
Lierre inventait des jeux vidéo, Rose dirigeait une galerie d’art dans le nouveau quartier branché de Chevaleret. Ils avaient vingt-cinq ans, ils n’avaient pas de temps à accorder à leur bébé. Un mois après l’accouchement, la jeune mère reprit son travail et confia la petite à sa mère, qui habitait une ruine somptueuse à Fontainebleau……………………../…………………….. »
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Un commentaire
Senioratina
Très court, donc vite lu. Amélie Nothomb écrit bien et l’histoire inspirée par un conte de Perrault, nous rappelle les us et coutumes en société, à savoir que les apparences comptent plus que la vertu et autres qualités. Sois belle et tais-toi ! Et malheur aux laids doués dans un monde où les images règnent.
Un proverbe va résumer l’histoire : » L’habit ne fait pas le moine « . Ouf !
Mais ce n’est pas le seul proverbe et adage introduits dans le roman.
On retrouve dans ce livre l’univers d’Amélie.